L'équipe du Souffle du Sud
L'équipe du Souffle du Sud s'est mise en place en décembre 2012. Toutes les initiatives sont prises à 3 ce qui occasionne pas mal d'échanges, nous sommes en contact permanent avec RL Rosario le directeur de POPE.
A chacun de ses voyages, nous avons le plaisir d'échanger avec lui sur tous les sujets. La parole est franche. C'est un vrai partenariat.
Nous allons sur le terrain le plus souvent possible, sachez que ces déplacements sont à nos frais. Ces visites sont l'occasion de faire le point sur les programmes, d'aller au cœur des villages, de mettre des visages sur des noms, de parler de la situation des Dalits et d'envisager le futur.
Cette association a permis de faire d'innombrables rencontres, d'échanger "des tuyaux" et des carnets d'adresses, de se donner des conseils, de s'aider mutuellement avec les autres associations partenaires de POPE et avec les donateurs sans qui Le Souffle du Sud et POPE ne pourraient pas faire autant d'actions.
Nous saisissons cette opportunité pour remercier toutes les personnes qui nous aident, elles se reconnaîtront.
Voici maintenant l'histoire des membres du bureau avec des mots et des photos qui se complétera au fil des ans.
Pour mieux nous connaître
Le mot de Cécile David, notre présidente :
"J’ai découvert l’Inde en 1985 en allant rendre visite à ma sœur qui passait quelques mois à Calcutta pour faire du bénévolat avec les sœurs de la charité, l’expérience fut rude, la découverte de la misère, du dénuement, des familles vivant sur les trottoirs et des mourants, les bidonvilles…. A cette époque les questions liées à l’organisation des castes m’avaient totalement échappées.
La découverte de la question des Dalits a eu lieu 20 ans plus tard, en 2005, au moment du tsunami, alors qu’avec une association dont j’étais membre à l’époque dans le cadre de mon entreprise nous cherchions ce que nous pouvions faire pour venir en aide aux sinistrés. On nous avait donné les coordonnées de Rosario et je me suis rendue en Inde pour voir qui il était.
J’ai découvert à la fois tous les problèmes auxquels étaient confrontées les populations Dalites et Tribales mises au ban de la société indienne et un homme Dalit lui-même qui avait mûri tout un projet pour venir en aide aux siens et qui était en train de le mettre en œuvre avec une efficacité et une énergie incroyables.
Un projet qui allie des aspects très concrets tels que les soins, la scolarisation des enfants, la formation professionnelle, des activités lucratives pour permettre aux femmes de faire vivre leur famille, et les aspects plus militants d’éducation aux droits, de défense de la communauté, de défense des droits de l’homme.
Un projet qui s’appuie sur les enfants, les jeunes, les femmes avec la conviction que c’est à travers eux que les choses vont bouger.
C’est la conjonction de l’aspect concret et de la vision à long terme qui m’a conquise et motivée à m’engager pour POPE à travers l’association Le Souffle Du Sud".
Son album :
Le mot de Danielle Prugnot, notre secrétaire :
"En 1974, lors de mes voyages longs courriers (je suis une ancienne hôtesse de l’air d’Air France), j’ai pu connaître le recto-verso des pays où je faisais escale. J’ai eu un coup de coeur pour l’Inde. Dès que je pouvais, je m’échappais des sorties conventionnelles pour un jour atterrir dans les bidonvilles de Bombay. Je peux dire que c’est l’évènement qui m’a le plus remuée. Cette générosité des gens sans ressources, la misère de ces enfants exploités et en même temps voir leur sourire.
A la suite du premier voyage j’ai parrainé plusieurs enfants à travers l’association Accueil et Vie dont un des partenaires était POPE. Par la suite je me suis investie dans cette association créée par Colette Blanc, une autre hôtesse de l’air et j’y ai rencontré Rosario et Christiane Hegoas. Lorsque Accueil et Vie s’est arrêtée j’ai voulu poursuivre mon aide envers les enfants indiens et en particulier les Dalits. C’est alors que j’ai rejoint Le Souffle du Sud en tant que trésorière jusqu'en 2023, et maintenant secrétaire".
Son album :
Le mot de Christiane Hegoas, notre trésorière qui a créé Le Souffle du Sud :
"Je ne peux pas évoquer l’Inde, POPE et Rosario sans parler de mon cousin Auguste Sein, Austin pour sa famille et ses amis du Pays Basque ou Anand pour ses amis et concitoyens indiens.
C’était en décembre 2003, moi-même et ma cousine Denise (première présidente du Souffle du Sud) avions décidé de nous rendre chez notre cousin Austin dans le village d’Alampoondi au sud de l’Inde pour passer Noël ensemble. C’était mon premier grand voyage et c’était la première fois qu’Austin recevait des membres de sa famille. A l’époque nous œuvrions pour l’association les Amis d’Alampoondi qui soutenait les actions de GRRC (Gandhi Rural Rehabilitation Centre) un centre de réhabilitation de personnes handicapées (lèpre, polio et autres) par le tissage, la broderie et la culture de spiruline.
Austin y travaillait depuis 15 ans en tant qu’éducateur et responsable de l’équipe pour les enfants handicapés. Ainsi il était sur les traces de 3 autres petits Frères de Jésus – Fraternité de Charles de Foucault – venus en Inde en 1964 pour soigner les patients atteints de la lèpre. Ce travail les a aidés à entrer dans la vie du village et celle des villages aux alentours d’Alampoondi. Ils avaient une vie simple, ils partageaient la vie des gens du village et ont pu tisser des liens d’amitiés dans un milieu non chrétien ; (cela me fait penser au film « Des Hommes et des Dieux »).
Quelques jours après notre arrivée, Austin a invité une cinquantaine de personnes pour célébrer la réunion des 3 petits Frères, Shanti, Michel et Arul (qui sont à l’origine de GRRC et alors séparés pour raison de santé), les 25 années de ses vœux, ses 15 premières années en Inde et notre venue.
Parmi ces invités il y avait RL Rosario, Avocat des droits de l’homme à Tiruvannamalai (à 30 km de chez Austin) défenseur des Dalits (ex-intouchables) et chrétien. Il venait souvent à la fraternité pour parler et se confier aux petits Frères. Nous avons assisté ensemble à la messe de Noël célébrée par Shanti à l’église d’Alampoondi dans la communauté Dalite. A l’époque je ne savais ni ce qu’était un Dalit, ni ce qu’était un intouchable.
Rosario nous a proposé de passer une journée avec quelques membres de son équipe pour nous expliquer la vie des Dalits, son travail. Heureusement qu’Austin était là pour assurer la traduction. Le travail de POPE consistait à :
- défendre les Dalits auprès du Tribunal lors d’accusations mal fondées, (il avait alors le cas d’une famille Dalite accusée de meurtre. Il gagnera le procès en octobre 2004, ce procès aura duré 3 ans),
- porter plainte contre les atrocités qui leur sont infligées telles que le viol, le meurtre, la pendaison, les humiliations, le vol des terres, la destruction de leurs maisons,
- dénoncer le travail des enfants et revendiquer le droit à l’éducation,
- revendiquer le droit d’accès à l’eau courante et à l’électricité,
- organiser des séances d’informations sur leurs droits,
- assurer plusieurs programmes de formations auprès des enfants tels que les cours de rattrapage dans la rue pour les enfants en difficulté scolaire, et des femmes au foyer,
- assurer et gérer un centre de formation en menuiserie, un atelier de couture,
- encourager les femmes Dalites à épargner et leur mari à s’établir,
- mettre en place des programmes culturels tels que le théâtre, la danse, le chant pour la prise de conscience de leurs droits.
Lorsqu’il parlait, je me rappelle avoir été en colère, indignée. Comment peut-on supporter une telle cruauté, une telle injustice ? Mon esprit est parti vers un autre film « Cry Freedom ». C’est l’histoire d’un journaliste et d’un activiste anti-apartheid Steve Biko en Afrique du Sud avant le massacre de Soweto. Un film poignant que je vous recommande de regarder.
Avant de quitter l’Inde nous avons rencontré plusieurs fois Rosario, soit dans son bureau, soit à la fraternité. Lui et son équipe se préparaient à se rendre au FSM – Forum Social Mondial –à Mumbai. Le but est de rencontrer des organisations citoyennes du monde qui se préoccupent de problèmes de la société civile. Nous avons été impressionnées et touchées par son travail, sa vision. En août 2004, Austin et la future équipe du Souffle du Sud l’accueillaient en France pour qu’il puisse s’exprimer sur les discriminations subies par les Dalits, sur son combat et ses besoins.
En décembre 2004 nous déposions les Statuts du Souffle du Sud. Malheureusement quelques jours après une partie de l’Asie subira les effets dévastateurs du tsunami. POPE et Austin se rendront sur la côte à Pondichéry et ils nous lanceront un appel à l’aide auquel vous avez été nombreux à répondre.
Pendant 3 ans le travail a été intense. Puis nous nous sommes recentrés sur les programmes de POPE dans la région de Tiruvannamalai.
En mai 2014, un des rêves de Rosario s'est accomplit, la construction et la mise en place de l’école primaire pour les enfants Dalits. Un rêve... car encore aujourd’hui beaucoup d’enfants ne sont pas scolarisés, il est donc primordial de sensibiliser les parents à l’intérêt de l’école pour assurer un avenir à leurs enfants et par ricochet un avenir pour le pays.
Rosario a d’autres rêves, la route est encore longue vers l’égalité … en souhaitant que le souffle de notre association puisse apporter une bouffée d’oxygène à toutes ces communautés marginalisées et qu’elle apporte aussi la force et le soutien nécessaires aux défenseurs des Droits de l’homme pour continuer à lutter sans relâche en faveur des droits des plus démunis.
Avant de partir en Inde je savais que j’étais une personne privilégiée, ces voyages successifs l’ont confirmé".
Son album :
